2 - Pollutions diffuses

Le terme « pollutions diffuses » fait référence à la contamination des eaux par des substances dont l'origine n'est pas ponctuelle (comme un déversement accidentel) mais résulte d'une multitude d’aléas dispersés dans l'espace et dans le temps et donc difficilement identifiables.

Par sa nature, ce type de contamination devient souvent chronique et a ainsi tendance à persister dans les eaux souterraines qui constituent en Isère l’essentiel du gisement d’eau potable : ces ressources sont en effet généralement confrontées à de longues périodes de renouvellement et dépendantes d’un milieu qui peut engendrer des facteurs de retard avec le stockage des polluants dans le sol.

De fait, on comprend les difficultés que posent les pollutions diffuses vis-à-vis de la protection de la ressource en eau, et particulièrement dans un objectif de reconquête d’une qualité dégradée : il faut agir sur le long terme, de manière coordonnée, et à l'échelle de l'ensemble d'un territoire pouvant être relativement vaste.

L’action face aux pollutions diffuses relève donc d’une gestion intégrée qui nécessite l'implication d’acteurs aussi nombreux que diversifiés. Les mesures à mettre en œuvre se propagent très en amont sur les causes qui peuvent être identifiées. Nous nous situons ici totalement dans une approche préventive.

La directive européenne cadre sur l’eau « DCE » de 2000 a renforcé ce principe de traitement préventif selon un objectif de ressources en eau naturellement potable, sans traitement curatif. Même s’il existait déjà des servitudes sanitaires sur les périmètres de protection des captages, c’est véritablement à la suite de la « DCE » de 2000 que les politiques publiques de lutte contre les pollutions diffuses ont été déployées, notamment à travers un grand objectif d’atteinte du bon état des masses d’eau.

Dans l’application de ces politiques, les pollutions d’origine agricole ont très vite suscité une préoccupation marquée devant la contamination des ressources en nitrates et en pesticides. Ce constat a abouti à la création de la démarche « captages prioritaires » dont les textes ont été publiés en 2007 pour une mise en œuvre à partir de 2010. Cette démarche consiste notamment à promouvoir des pratiques agricoles moins impactantes en termes de pollution par les nitrates et les pesticides (voir rubrique « captages prioritaires »).

Parallèlement, différents outils de protection sont venus compléter l’appareillage de lutte contre les pollutions diffuses, qu’ils soient réglementaires, contractuels ou fonciers. Certains sont explicités en détail dans les rubriques ci-dessous, d’autres relèvent de démarches concernant des aléas spécifiques (assainissement, industrie...) ou au contraire d’une approche systémique.

Cette gestion du risque « pollutions diffuses » sur nos ressources en eau destinée à la consommation humaine est vouée à s’émanciper à un nombre croissant de captages, dits « captages sensibles », en intégrant d’autres sources d’aléas que les seules pollutions agricoles. C’est le résultat de la transposition de la directive européenne « alimentation en eau potable » de 2020 qui opère un rapprochement des politiques de la santé et de l’environnement autour de la protection de la ressource.

Sélectionnez votre thématique