Comité départemental Loup : bilan annuel

Mis à jour le 29/01/2023

A l'issue du Comité départemental sur le loup, Laurent Prévost, préfet de l'Isère, dresse le bilan des actions conduites en 2022 et les perspectives 2023 de la gestion du loup et la manière de concilier au mieux le retour et la présence de cette espèce sauvage et protégée avec les activités humaines, en particulier l’élevage.

Laurent Prévost a réuni, avec Jean-Paul Celet, préfet en charge du dossier loup et élevage au niveau national, le comité départemental loup. Cette réunion a permis de faire le bilan de la saison et d’écouter les différents acteurs, y compris les parlementaires de l’Isère pour échanger sur les enjeux de la présence du loup dans notre département. Il souhaite de la même manière donner à tous nos concitoyens le maximum d’informations sur la situation et sur l’action de l’État dans ce domaine.

Le loup est de retour en Isère depuis la fin des années 90. La dynamique de colonisation a été progressive, au départ depuis le sud du département, et s’étend aujourd’hui jusqu’au nord du territoire isérois. Tous les massifs isérois ont été progressivement colonisés par le loup avec aujourd'hui une vingtaine de zones de présence permanente du loup, organisées en 22 meutes dont 8 interdépartementales. Trois nouveaux secteurs de présence représentent le front de colonisation : Chartreuse, Chambarans et Bièvre-Bonneveaux.

Cohabitation avec l'élevage

Après une année de baisse importante en 2021, la prédation est restée stable en 2022. On recense 316 attaques indemnisées, soit 13 de moins que l’année précédente pour 1037 bêtes, malgré l’augmentation du nombre de loups en front de colonisation. Les principales raisons de ce constat sont :

• l'amélioration de la protection chez les éleveurs en zone historique de présence du loup et chez les éleveurs les plus touchés ;

• l’intervention des louvetiers dans le cadre des tirs de défense simple (312 opérations de louveterie en 2022, 2 fois plus qu'en 2021).

L’État accompagne financièrement les éleveurs pour limiter les surcoûts liés à la mise en place de ces protections. La protection des troupeaux reste le moyen le plus efficace d’agir et permet de limiter significativement les cas de prédation. Toutefois, si des attaques se produisent malgré tout, l’État est également engagé auprès des éleveurs pour indemniser les pertes, toutes espèces confondues (avec pour les ovins et caprins, une conditionnalité à la protection).

Au total, le montant des indemnisations devrait s’élever à un peu plus de 300 000 euros pour l’année 2022, comme l’année passée. L’État a réalisé un effort significatif pour réduire le délai moyen d’indemnisation qui est désormais de 66 jours.

En 2023, la mise en place du nouvel outil de télédéclaration et d’instruction va permettre de simplifier les démarches administratives pour les éleveurs.

L’État, tant au niveau national que local, est engagé aux côtés des éleveurs pour viser la meilleure cohabitation possible avec cette espèce protégée. La prédation des troupeaux n’est pas inéluctable, des solutions existent :

- le gardiennage renforcé des troupeaux par l’embauche de bergers salariés ;

- les chiens de protection ;

- la mise en place de clôtures électrifiées ;

- des analyses de vulnérabilité à la prédation des élevages ;

- l’accompagnement technique des éleveurs.

L’État accompagne financièrement les éleveurs pour limiter les surcoûts liés à la mise en place de ces protections. En 2022, le montant total de l’aide à la protection pour l’Isère s’élève à 2,4 M€ (FEADER + cofinancement État), pour 236 dossiers.

Gestion de la prédation et de la population des loups

Pour limiter la prédation sur l’élevage tout en respectant le statut d’espèce strictement protégée du loup, un protocole national de dérogation à l’interdiction de détruire des loups a été mis en place. Il se veut graduel :

tirs d’effarouchement → tirs de défense simple et renforcés → tirs de prélèvement (selon un plafond réévalué chaque année qui permet de garantir le maintien de l’espèce dans un bon état de conservation).

Pour cela, le préfet missionne la louveterie qui mène les opérations de tirs de défense renforcée, et parfois de tirs de défense simple, chez les éleveurs les plus touchés. En 2022, 247 arrêtés de tirs de défense simple ont été autorisés en Isère, et 18 arrêtés de tirs renforcés.

Les 29 louvetiers bénévoles isérois ont réalisé 312 sorties en 2022 (contre 171 l’année précédente). Leur action a permis de participer au prélèvement de 10 loups en Isère (auxquels s’ajoutent 6 morts accidentelles par collision), sur un plafond de 174 destructions autorisées au niveau national en 2022.

Plan national d'actions

Le futur plan d’actions 2024-2028 est en cours d’élaboration au niveau national. Une consultation des partenaires isérois a débuté depuis l'automne 2022. Les contributions ont été transmises au préfet coordonnateur du plan loup. Le nouveau plan devrait être finalisé au premier semestre 2023 pour une consultation publique au 3e trimestre et une validation fin 2023.

En savoir plus

- Pastoralisme et prédation

www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Pastoralisme-Predation

- Les grands prédateurs en Isère

www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Faune-sauvage/Les-grands-predateurs-le-loup-et-le-lynx

- Une aide pour se protéger contre la prédation du loup

https://agriculture.gouv.fr/une-aide-pour-se-proteger-contre-la-predation-du-loup-et-de-lours

- Mission loup en Auvergne-Rhône-Alpes

www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/mission-loup-r1323.html

- Protection des troupeaux

www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/protection-des-troupeaux-r3435.html

- Le loup en France

www.loupfrance.fr