Le Lynx

Mis à jour le 21/11/2022
Le Lynx boréal a progressivement disparu du territoire français entre le 17ème et le début du 20ème siècle suite à la régression des forêts, à la raréfaction de ses proies de prédilection et aux persécutions directes dont il fut la cible. Son retour en France a débuté dans les années 1970 grâce aux réintroductions initiées en Suisse (1972-1975) et dans le massif des Vosges (1983-1993). Le retour naturel par la Suisse a permis une recolonisation du massif du Jura, à partir duquel l’espèce a pu gagner le nord du massif des Alpes.

La présence du lynx a été affirmée en Chartreuse au cours de l’hiver 1989-90. Néanmoins la permanence de la présence de l’espèce n’y est pas certaine. Les déplacements d’individus entre le massif de la Chartreuse et les chaînons méridionaux du Jura sont nombreux et fréquents.

Le Lynx boréal (Lynx lynx, ordre des Carnivores, famille des Félidés) est le plus grand félin sauvage présent en Europe. Chaque individu établit son propre territoire, préférentiellement sur des surfaces continues de zones boisées.

Les motifs de leurs pelages sont uniques à chaque animal et diffèrent d’un côté à l’autre. Ce « marquage » naturel permet l’identification individuelle des lynx et est abondamment utilisé dans le suivi de l’espèce. Le suivi de l’espèce en France est ainsi basé sur la collecte opportuniste d’indices de présence (observations directes, photographies, proies, empreintes) compilés et validés par le Réseau Loup Lynx de l’Office Français de la Biodiversité (OFB).

Le Lynx boréal est un spécialiste de la chasse aux ongulés de taille moyenne. Le chevreuil et le chamois représentent jusqu’à 90 % de son alimentation. Bien que des prédations sur les troupeaux domestiques de petits ruminants soient constatées, elles restent relativement rares.

Lorsqu’un éleveur subit une attaque et qu’un animal domestique a été blessé ou tué par un prédateur, l’éleveur doit procéder à une déclaration d’attaque auprès des services de la direction départementale des Territoires (DDT).

À l’issue de cette déclaration, un constat d’attaque sera réalisé in situ par un agent habilité. Ce relevé d’informations est réalisé par un agent de l’OFB ou des espaces naturels qui vient constater les éléments techniques disponibles (morsures, consommation…).
La décision d’indemniser une attaque relève ensuite de l’instruction technique et administrative du constat de dommage par les services de l’État. Le constat est donc transmis à la DDT qui procède à l’instruction du dossier et déclenche l’indemnisation du dommage si la prédation du lynx n’est pas exclue.

Le Lynx boréal est strictement protégé, au niveau international par la Convention de Berne, et au niveau européen par la Directive «Habitats-Faune-Flore ». En France, l’espèce bénéficie du statut d’espèce protégée (via l’arrêté ministériel du 23 avril 2007) et menacée d’extinction.

Les populations de lynx en France présentent des situations contrastées suivant les massifs : la population du massif des Vosges a décliné de façon dramatique, celle du Jura est stable et celle des Alpes peine à progresser. L’impact des collisions routières, des destructions illégales, un manque de connexion entre les populations constituent encore des menaces pour la conservation à long terme de l’espèce.

La mise en œuvre d’une stratégie susceptible d’améliorer la viabilité à long terme de l’espèce s’appuiera sur des objectifs progressifs et, pour certains, différenciés selon les massifs. Ce premier Plan National d’Actions (PNA) vise à rétablir l’état de conservation de l’espèce sur 5 ans, sans réintroduction, ni régulation et dont les trois leviers d’actions principaux sont :

- l’amélioration des conditions de coexistence avec les activités humaines,

- une levée des freins à la survie et à la dispersion des lynx en s’attaquant aux causes de mortalité anthropiques, aux obstacles aux mouvements des individus et aux échanges entre les noyaux de population,

- une meilleure communication autour de l’espèce et l’animation du PNA.

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Par ailleurs, la situation de l’espèce étant différente sur le territoire, des Groupes techniques de Massifs au nombre de 3 (Vosges, Jura, Alpes) ont été réunis afin qu’ils priorisent les actions préalablement discutées sur leur territoire respectif.

En cas d’observation de lynx ou d’un indice de présence, vous pouvez en informer le service Office Français de la Biodiversité de l’Isère (sd38@ofb.gouv.fr).